Le pape François, élu le 13 mars 2013, est décédé ce lundi 21 avril à l’âge de 88 ans, des suites d’un AVC. Alors que l’Église entre en période de deuil, les regards se tournent déjà vers l’avenir : qui lui succédera ? Parmi les noms évoqués, celui du cardinal luxembourgeois Jean-Claude Hollerich. Moovijob.com vous éclaire sur la visite historique du défunt pape au Luxembourg, l’élection du futur souverain pontife et le rôle de cardinal.
Le Pape avait rendu visite aux luxembourgeois
Le jeudi 26 septembre 2024, juste avant la 11ème édition du salon Unicareers, le Pape François s’était rendu au Grand-Duché du Luxembourg, une grande première dans l’histoire du pays. Après un parcours en papamobile à travers les rues de la ville pour saluer la foule venue nombreuse malgré la pluie matinale, le souverain pontife s’était rendu à la cathédrale Notre-Dame de Luxembourg pour célébrer une messe en présence de nombreuses personnalités politiques, religieuses et civiles.
Dans son discours, le pape a insisté sur la solidarité entre les peuples, le devoir d’accueil envers les plus vulnérables, et l’importance du dialogue interreligieux, des thèmes chers à son pontificat*.
Ce déplacement s’inscrivait dans une volonté plus large de se rapprocher des périphéries de l’Église et des pays souvent considérés comme en dehors des grands circuits diplomatiques du Vatican. Cela s’inscrit dans sa vision plus large d’une Église tournée vers les marginaux, attentive aux plus pauvres et aux oubliés.
Le cardinal luxembourgeois : futur pape ?
Depuis le décès du pape François, la question de sa succession anime le monde catholique. Parmi les noms évoqués, une figure attire l’attention : le cardinal luxembourgeois, Jean-Claude Hollerich.
Dans une liste des quinze favoris publiée par l’AFP, le prélat* luxembourgeois figure en bonne place. Sa trajectoire singulière, marquée par une mission de plusieurs années au Japon, sa maîtrise d’au moins cinq langues et son ouverture au dialogue interculturel font de lui un candidat crédible.
Jean-Claude Hollerich, fait cardinal en 2019, s’est exprimé en faveur d’une Église plus inclusive, n’hésitant pas à aborder des sujets sensibles comme l’homosexualité, le célibat des prêtres ou l’accueil des migrants. Des positions qui suscitent autant d’admiration que de critiques.
Malgré cette reconnaissance internationale, le cardinal Hollerich se montre très réservé sur cette éventualité.
« Il existe des hommes beaucoup plus qualifiés que moi », avait-il déclaré à l’Essentiel il y a un an.
Interrogé récemment par RTL, il a réaffirmé ne pas se voir devenir pape, balayant toute ambition personnelle d’un « non » catégorique.
Comment se passe l’élection du successeur ?
Depuis plusieurs siècles, seuls les cardinaux sont choisis comme papes, car ils connaissent bien les rouages de l’Église et sont déjà investis d’importantes responsabilités.
L’élection d’un nouveau souverain pontife se déroule lors du conclave, qui commence entre le 15e et le 20e jour après le décès du pape. À cette date, les cardinaux de moins de 80 ans se réunissent à huis clos dans la magnifique chapelle Sixtine du Vatican, loin de toute influence extérieure.
Le processus électoral repose sur des scrutins secrets. Pour être élu, un candidat doit obtenir les deux tiers des voix. Si aucun nom ne s’impose dès le premier vote, jusqu’à quatre scrutins peuvent avoir lieu par jour, entrecoupés de moments de prière et de réflexion. Au fil des jours, si le blocage persiste, le nombre de votes est limité, et des ajustements sont possibles : les cardinaux peuvent alors choisir parmi les deux candidats arrivés en tête lors du dernier vote, ou élire à la majorité absolue.
Mais alors, comment suivre cette élection à huit clos ? Le monde entier suit le résultat des scrutins grâce à la cheminée de la chapelle Sixtine : la fumée noire indique qu’aucun pape n’a encore été choisi ; la fumée blanche, accompagnée des cloches de la basilique Saint-Pierre, annonce l’élection d’un nouveau chef de l’Église catholique.
C’est une bonne situation, ça, cardinal ?
S’il n’existe pas « de bonne ou de mauvaise situation », il n’existe pas non plus de formation pour devenir cardinal. Ce titre est attribué directement par le pape lui-même. Il choisit des évêques qui se sont distingués par leur service à l’Église, leur expertise théologique ou leur rôle diplomatique dans le sens où il l'entend, sur des priorités qu'il a lui-même assignées à l'Église après son élection.
Selon des estimations rapportées dans la presse locale, un cardinal au Luxembourg pourrait toucher entre 4 000 et 6 000 euros nets par mois, selon les frais, les avantages et les missions annexes. Donc plutôt une bonne situation.
Le conclave devrait s'ouvrir entre les 5 et 10 mai, lors duquel les 135 cardinaux électeurs, dont environ 80% choisis par le pape François lui-même, auront pour mission d'élire son successeur. Alors, le cardinal du Grand-Duché sera-t-il l’heureux élu ?
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Pontificat* : période pendant laquelle un pape exerce son rôle de chef de l'Église catholique.
Prélat* : haut responsable de l'Église, comme un évêque ou un archevêque.