Portrait du mois : zoom sur le métier de Technicien Bureau d'études Coffrage et Etaiement avec Guillaume

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Publié le 04/05/2022, par Marion Peter

« Le portrait du mois » : on sait que vous aimez beaucoup cette série, ancrée dans le réel et forte de vraies tranches de vie. Au Luxembourg, le BTP fait partie des secteurs qui recrutent le plus et les possibilités d’emploi sont nombreuses !


Aujourd’hui, nous partons à la rencontre de Guillaume, technicien bureau d'études coffrage et étaiement chez Brand France SGB Hünnebeck au Grand-Duché.


Bonjour Guillaume, tu occupes aujourd’hui le poste de technicien bureau d'études coffrage et étaiement. En quoi consiste ce métier ?


Bonjour, tout à fait. J’occupe ce poste depuis plus d’un an et demi au sein de l’entreprise Brand France SGB Hünnebeck, spécialiste mondial du coffrage et de l’étaiement. Les entreprises de construction nous sollicitent pour réaliser des coffrages de dalles complexes (grandes hauteurs, fortes charges, pentes et bien d’autres).


Nous avons plusieurs agences en France et au Luxembourg et nous proposons une gamme complète de produits en location et vente avec ou sans prestations de services pour les constructions de bâtiments ou travaux publics.


Pour ceux qui ne savent pas exactement en quoi consiste mon métier, je m’occupe essentiellement de la réalisation de plans d’étaiement, mais aussi d’échafaudages. Un étaiement, c’est un ensemble d’éléments métalliques (étais, tours d’étaiements ou encore étaiements multidirectionnels selon les besoins) et de poutres (bois ou aluminium), qui ont pour but de soutenir une construction ou de créer un platelage afin de réaliser, par exemple, un coffrage de dalles.


Quelle formation as-tu suivie ?


J’ai réalisé une licence Génie Civil à l’Université de Lorraine puis continué en Master Génie Civil, BIM – Ingénierie des structures. La fac m’a énormément plu, car je me sentais libre d’apprendre et de travailler comme je le souhaitais, contrairement à l’IUT.


Durant mon cursus, j’ai effectué 3 stages :

  • Un premier stage découverte de 2 mois durant lequel j’ai accompagné un conducteur de travaux. Il s’agissait d’une entreprise qui s’occupait de poser la fibre optique en Lorraine ;
  • Le second a orienté mon choix de carrière, j’en garde un excellent souvenir ; j’ai été dessinateur projeteur dans un bureau d’étude à Nancy ;
  • Pour mon stage de fin d’études, j’ai découvert le métier de conducteur de travaux au Luxembourg. Si je devais le comparer aux deux autres, je dirais que c’est celui qui a été le plus enrichissant et formateur.

 

Je n’ai aucun regret quant au choix de mes études et à refaire, je suivrais la même formation.


Quelles sont tes missions ? Décris-nous ta journée 😊


Lorsque j’arrive au bureau, j’allume mon ordinateur et… je dessine et calcule de 8h à 17h. 😉


Plus sérieusement, au départ de tout projet, le commercial va établir un cahier des charges avec le client. Ensuite, il m’informe et me transmet le projet avec toutes les informations nécessaires. C’est là que j’entre en action. Je commence par définir le matériel que je vais utiliser dans notre gamme de produits, je calcule les différentes charges à reprendre afin de sélectionner les poutres que je vais utiliser (taille et matériaux) et l’espacement des étaiements. Il ne faudrait pas qu’une poutre ou qu’un étai soit surchargé et menace de « craquer ».


Au quotidien, j’utilise le logiciel Autocad pour dessiner et je réalise mes vérifications de poutres sur un logiciel de RDM (Résistance Des Matériaux) interne.


On pourrait croire que mes journées se ressemblent, alors que pas du tout et c’est ça qui me plaît. Chaque plan est unique et c’est ce qui fait la particularité de mon métier.


Un projet réalisé dont tu es le plus fier ?


Aïe, le choix est difficile ! J’ai fait un jour un étaiement de toiture en béton au Luxembourg, c’était un coffrage en pente assez conséquent. Il y avait 4 bâtiments à faire et on s’est réparti les tâches mon chef et moi (2 bâtiments chacun). C’était un projet vraiment sympa à réaliser où j’ai pu créer des plans en 3D. Ce genre de visuels, ça plaît énormément aux clients.


Voici un extrait des plans de la dalle toiture et un exemple de calculs d’une poutre bois : 



Combien de temps passe-t-on sur un projet ? Travaille-t-on sur plusieurs projets à la fois ?


Ça dépend ; le dernier projet m’a pris une heure et le projet avec la toiture en béton, deux semaines (une semaine par bâtiment). Comme j’ai pu le dire juste avant, les plans sont tous différents et c’est ça qui fait leur singularité. Certains demandent plus de travail que d’autres. Je peux passer une heure voire 2/3 semaines sur un projet… Tout est possible !


En ce qui me concerne, je n’aime pas travailler sur plusieurs études à la fois (mon chef non plus d’ailleurs). Je trouve qu’on y perd du temps… à jongler entre différents plans et puis les calculs et les vérifications ne sont pas les mêmes…


En revanche, si j’ai une urgence, il m’est déjà arrivé de mettre « sur pause » le travail sur lequel je travaille et de traiter l’urgence. Mais on essaye de faire ça le moins possible.


Une installation en porte-à-faux, ça marche comment ?


Imaginez-vous une casquette.


Un porte-à-faux, c’est… à peu de chose près la même chose 😉


Une installation en porte-à-faux, c’est lorsqu’un élément est soutenu par une partie qui est elle-même au-dessus du vide. Mais le porte-à-faux ne tient pas par magie avant que toute la structure ne soit construite et solide. Comment ça marche concrètement ? On installe notre matériel, l’étaiement (que j’ai préalablement calculé) va servir de platelage pour pouvoir ensuite coffrer la dalle, les voiles, les poteaux, etc., et soutenir les niveaux supérieurs. Une fois sec, on retire le matériel, et ça tient !


Y a-t-il une grande différence de salaire pour le poste de technicien bureau d’études au Luxembourg par rapport à la France ?


Sachant que le SMIC qualifié est à 2 776,06 euros/mois bruts au Luxembourg, ça devient vite avantageux. Rares sont les BE qui cherchent un dessinateur/technicien à ce salaire en France…

Mais si je peux citer un avantage du Luxembourg, c’est la quantité des chantiers, il y en a tellement ! Ce qui signifie beaucoup de travail. De plus, les chantiers ici sont exceptionnels, j’ai la chance d’avoir travaillé sur de nombreux gros projets.

A lire aussi : BTP : les métiers les mieux rémunérés au Luxembourg


Un dernier mot ?


Le monde de la construction est tellement vaste qu’il y forcément un poste qui vous plaira quelque part. 😊


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