Portrait du mois : infirmière au Luxembourg, Léa nous explique son choix de ne plus travailler en France

Leïla Kharoubiavatar

Publié le 01/08/2023, par Leïla Kharoubi

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Après la découverte du portrait de Inga, Account Manager, l’équipe Moovijob.com vous emmène à la rencontre de Léa, une infirmière française professionnellement épanouie. Depuis bientôt 3 ans, Léa quitte son petit village proche de Metz (en France) plusieurs fois par semaine pour rejoindre le CHL de Strassen, au Luxembourg. Infirmière depuis 6 ans, elle s’était pourtant juré de ne jamais franchir la frontière… 

 

Luxembourg, terre d'opportunités 


C’est fin 2020 que Léa choisit de quitter l’hôpital français pour exercer au Centre Hospitalier de Luxembourg (CHL). Elle occupe trois postes en horaires décalés (les 3 x 8), offrant une plus grande flexibilité dans la prise en charge des patients, notamment pour les suivis des sorties ou les surveillances particulières. Quelques mois après son intégration au sein de l’établissement, Léa apprend qu’elle va devenir maman. 

« J’étais encore en période d’essai lorsque j’ai su que j’attendais mon premier enfant. Aujourd’hui en CDI, je suis reconnaissante face à la compréhension de l'établissement concernant mon passage à 80% depuis la naissance de mon fils. » 


D’ailleurs, elle ne manque pas de souligner l’avantage d’avoir été arrêtée très tôt et d’avoir pu bénéficier d’un congé parental davantage rémunéré qu'en France. « J’ai pu profiter à la fois de ma grossesse, et de mon bébé. » précise-t-elle. 

 

Les raisons d'un choix avisé 


Avant de travailler au Luxembourg, Léa a exercé pendant trois ans en France, à l'Hôpital Mercy, dans le service d'hématologie. Elle y a acquis une solide expérience, qu'elle a su valoriser au Luxembourg.  


« La reconnaissance salariale au Luxembourg est indéniable, et bien méritée » selon Léa. Elle souligne en effet que les infirmiers doivent être polyvalents et gérer la prise en charge des patients de A à Z, ce qui justifie leur salaire qui dépasse largement celui de leurs homologues français. 


La possibilité de concilier vie professionnelle et formation continue est un autre avantage majeur du Luxembourg. Léa se réjouit de pouvoir suivre assez facilement des formations en interne, ce qui était plus compliqué en France en raison des remplacements fréquents. 

« Le multilinguisme du CHL est un autre point positif. J’adore travailler dans cet environnement cosmopolite ! Sur le plan professionnel, je gagne en expérience. Et mon niveau en langue s’est aussi amélioré. »    

 

Le Luxembourg, un Eldorado pour les infirmiers ? 


Outre les avantages, il existe certaines barrières pour ceux qui souhaitent exercer au Luxembourg. « Mais ces barrières peuvent être facilement levées » rassure Léa.


L'équivalence de diplôme est incontournable dans ce milieu, et nécessite un investissement financier pour faire reconnaître le diplôme au Luxembourg (environ 70 euros).


Concernant la maîtrise du luxembourgeois, Léa ne connaît pas les exigences de chaque établissement de santé. Mais au CHL, la direction se montre compréhensive. Des cours gratuits sont d’ailleurs dispensés pour faciliter l'apprentissage et l'intégration des infirmiers étrangers. 

 

Le temps de trajet, un inconvénient à relativiser 

« J’appréhendais énormément le temps passé en voiture. Et finalement je m’y suis vite accommodée ! Mes horaires décalés me permettent d’éviter les heures de pointe. » 


Elle va même jusqu’à nous livrer qu’elle apprécie ces moments passés en voiture, qu’elle accompagne de musique après ses longues journées de travail. Et si Léa privilégie la voiture au train, c’est aussi en grande partie à cause de ses horaires matinaux peu communs qui rendent le covoiturage plus pratique et économique. Elle fait ainsi partie d'une équipe majoritairement francophone, qui se retrouve régulièrement pour partager les trajets. 

 

Le Luxembourg, un système de santé différent 


Interrogée sur la comparaison entre les hôpitaux publics français et luxembourgeois, Léa estime qu'il n'est pas équitable de les opposer.  

« Si le Luxembourg offre une meilleure reconnaissance financière et des moyens plus conséquents en matière de recherche et de formation, le métier d'infirmier y est également exigeant, avec des cas de burnout et une charge de travail accrue. »  


Elle appelle d’ailleurs à une révision globale du système de santé partout, car les enjeux sont présents tant en France qu'au Luxembourg. 

 

Enfin, Léa n’envisage pas de retourner exercer sa profession en France à court terme. Pour l’avenir, elle souhaite concrétiser son projet d’ouverture d'une crèche ou la pratique en libéral. 

 


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