Quel avenir pour le travail frontalier au Luxembourg ?

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Publié le 18/02/2020, par Florane Giolat

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Le 22 janvier 2020, le Conseil Economique et Social du Luxembourg a publié son dernier rapport concernant le travail frontalier au Grand-Duché. Une véritable occasion de se pencher sur la situation actuelle et sur l'avenir de ces flux essentiels pour l’économie du pays.


Petit point sur la situation actuelle


Le Luxembourg se situe au cœur d'un espace transfrontalier, la Grande Région, qu'il forme avec ses deux voisins allemands (le land de Sarre et celui de Rhénanie Palatinat), son voisin belge (la Wallonie) et son voisin français (la région Grand Est).


En 2019, 200 000 personnes passaient ces différentes frontières pour venir travailler au Luxembourg. Chaque jour, on comptait pas moins de 104 540 frontaliers venant de France, 48 880 de Belgique et 48 440 d’Allemagne. Une somme qui représentait au total... 45% de la population active du pays.


La contribution des frontaliers au paysage luxembourgeois ne s'arrête pas au travail : en 2019, ceux-ci ont dépensé 17% de leur revenu brut au Luxembourg, selon la Banque centrale du Luxembourg, dans le même rapport.


Quels seront les frontaliers les plus recherchés ? 


En 2019, les secteurs qui employaient le plus de travailleurs frontaliers étaient les suivants :


  • Industrie manufacturière : 66,2% de travailleurs frontaliers
  • Commerce, réparation d'automobiles et de motocycles : 57,6% de travailleurs frontaliers
  • Activités de services administratifs et de soutien : 56,5% de travailleurs frontaliers
  • Construction : 55,6% de travailleurs frontaliers
  • Industrie extractive : 55,2% de travailleurs frontaliers


Le rapport montre également des spécificités en fonction du pays de résidence. Par exemple, les frontaliers allemands sont davantage représentés dans le secteur de la santé et de la finance, tandis que les frontaliers belges le sont majoritairement dans les secteurs scientifiques et techniques, et les frontaliers français sont plus nombreux dans le secteur de l'administration.


Jusqu’à maintenant, le pays a réussi à « puiser » dans ses ressources de talents locaux pour répondre aux besoins des entreprises. Mais avec la complexité et la sophistication grandissantes des services, notamment dans le secteur tertiaire, le Luxembourg aura davantage besoin de personnel hautement qualifié pour maintenir sa compétitivité dans les années à venir. La Grande Région ne sera alors plus assez grande... Le pays peut donc s’attendre à accueillir de plus en plus de travailleurs provenant de régions plus éloignées, dans un périmètre supérieur à quelques dizaines de kilomètres.

Comment gérer ces nouvelles conditions ? 


Avec d'une part, une amélioration constante des transports vers et depuis le Luxembourg, qui représente aujourd'hui le problème majeur de la mobilité transfrontalière.


D'autre part, selon le CES, il est également devenu prioritaire de mieux protéger le travail frontalier. « Une harmonisation des cadres juridiques avec des définitions communes permettrait également de faciliter le travail frontalier. Une plus grande coopération entre États de la Grande Région pourrait par exemple amener des solutions au développement du télétravail à un niveau transfrontalier », termine le rapport.

 

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